Souvent je me réveille d’un drôle de rêve. Le monde est bien
celui-là. Celui que je connais. Un méli mélo permanent de joies et de
tragédies. Ainsi, ce que nous nous sommes dit quand
nous nous sommes croisés, hier. Ou bien tout à l’heure, dans le brouhaha du
métro. Echanger quelques mots, en de telles circonstances, nous épuise, alors, au delà de tout. Aussi, juste quelques heures avant les douze coups de minuit,
ce bref extrait d’un texte de W.G. Sébald (in l’Archéologie de la mémoire. Ed. Actes Sud) qu’il conviendrait de
dédier à celles et ceux qui, parfois, n’aspirent à rien qu’à se retirer,
illico, au fond du jardin. Bonne année 2012, à vous
tou-te-s !
Parce que quand vous commencez à écrire sérieusement, alors c'est un peu comme emprunter un chemin de traverse - vous vous retrouvez dans une sorte d'enclos, votre vie professionnelle, et vous commencez à faire des choses dont personne ne sait rien. Vous vous enfermez dans votre abri de jardin... Pour moi, quand j'écrivais mes premiers textes, c'était une histoire très, très personnelle. Je ne les ai lus à personne, je n'ai pas d'amis écrivains. Alors l'intimité que cela me garantissait était quelque chose que je chérissais énormément, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Donc aujourd'hui, mon instinct me pousse à tout abandonner de nouveau jusqu'à ce qu'on m'ait oublié et alors peut-être pourrai-je retrouver cette position où je serai en mesure de travailler dans mon abri de jardin, sans être dérangé.