Toujours, et encore, et enfin, s’agissant d’écrire, cités
par Roland Barthes dans « Le degré
zéro de l’écriture » (Éditions du Seuil), ces propos de Gustave
Flaubert qui se passent de commentaires tant il est vrai qu’elles révèlent, de manière
éblouissante, ce qui est à l’œuvre en pareil cas : « Chaque paragraphe
est bon en soi, et il y a des pages, j'en suis sûr, parfaites. Mais
précisément, à cause de cela, ça ne
marche pas. C'est une série de paragraphes tournés, arrêtés et qui ne
dévalent pas les uns sur les autres. Il va falloir les dévisser, lâcher les
joints » (1853). Et ceci : « J'ai fini par laisser là les corrections; je
n 'y comprenais plus rien ; à force de s'appesantir sur un travail, il vous
éblouit; ce qui semble être une faute maintenant, cinq minutes après ne le
semble plus » (1853). Ou encore : « Que je crève comme un chien,
plutôt que de hâter d'une seconde ma phrase qui n'est pas mûre » (1852). Et là :
« Je veux seulement écrire encore trois pages de plus... et trouver quatre ou
cinq phrases que je cherche depuis bientôt un mois » (1853). Et ici :
« Mon travail va bien lentement; j'éprouve quelquefois des tortures véritables
pour écrire la phrase la plus simple » (1852). Et puis : « Je ne
m'arrête plus, car même en nageant, je roule mes phrases, malgré moi » (1876). Enfin :
« Je vais donc reprendre ma pauvre vie si plate et tranquille, où les phrases
sont des aventures » (1857). Enfin…