Extrapolant nos frissons...


La fin du monde c'était hier. Aujourd'hui, le ciel est à nouveau serein ! Ne reste plus qu'à lire et relire ce qui toujours nous terrorise. Sur le site D-Fiction 24 textes, magnifiques, racontent l'apocalypse telle que nous l'espérons. Parmi ceux-ci, celui de Paul-Henri Sauvage dont je vous livre ici un extrait, rien que vous donner l'envie, bien sûr, d'aller y voir de plus près :
Vous ai-je dis qu’à force, nous n’avions plus besoin de parler ? Il nous suffisait d’un papillon aux ailes de corsaire pour nous croire en enfer. D’un écho, d’une ride à la surface de l’eau, pour penser la tempête. Vous ai-je dis qu’à force, Paul devenait taciturne ? Proprement terrifié. Extrapolant le vertige qu’appelait l’envie, souvent, de danser la margelle du puits. Extrapolant les ombres qui toujours peuplaient ce rivage. Extrapolant l’horizon que nous rêvions chargé d’épices. D’étoffes et d’animaux fabuleux. De caravelles naviguant au plus près des côtes. De marchands d’esclaves négociant à prix d’or le sourire d’une princesse. De rubis et de saphirs, perles et colliers à l’abri des regards. Extrapolant nos frissons au delà du raisonnable